Wild Cat
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 Forget the ones that hurt. ᴥ

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Etoile du Corbeau▲ Au sommet de la montagne ▲
mafieuse emmerdeuse


Etoile du Corbeau

Wanna be anarchy ?Messages : 11

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MessageSujet: Forget the ones that hurt. ᴥ   Forget the ones that hurt. ᴥ Icon_minitimeMer 30 Nov - 21:40

« Forget the ones that hurt, they all want,
They struggle, they try to dry their tears »

« Des flèches, des précipices sans fond … On dirait que la surface de l’écorce est parfois chiffonnée, parfois ondulée comme les plis d’un rideau. Les forêts de mousse s’accrochent aux sommets et attrapent les flocons de neige en hiver. Le lierre bouche avec ses lianes tous les passages entre les vallées. C’est un pays infranchissable et dangereux.
En creusant l’écorce au fond des canyons, on trouve quelquefois les restes d’aventuriers malchanceux qui se sont risqués dans ces montagnes. Avec le temps, le bois a fini par les digérer. On découvre une boussole, une paire de crampons, ou un crâne d’un quart de millimètre. C’est tout ce qui reste de leurs rêves héroïque. »

Timothée de Fombelle, Tobie Lolness tome 2 : Les yeux d’Elisha.


Lorsqu’Etoile du Corbeau jeta un coup d’oeil hors de sa tanière, à la grande surprise de ses guerriers habitués à ne jamais le voir et à être glacés par les rares apparitions publiques de leur chef, ce qu’il vit en premier fut le ciel. L’immense voûte céleste, obstruée par de lourds nuages noirs et sombres, qui faisaient planer sur le campement l’atmosphère lugubre des mauvais jours. Il scruta les nuages avec attention, chercha le soleil, ne le trouva pas, et remercia d’un battement de paupière l’orage qui se préparait de permettre à sa vue, fatiguée par de longues semaines passées cloîtrés dans sa tanière, de se réhabituer à la lumière du jour sans être aveuglé. Cela fait, il reporta son regard sur le camp, et se glaça. Tous les regards étaient figés sur lui, et dans chacun d’entre eux, il lisait des discours différents. Un odieux mélange de haine, de peur, de détresse et de pitié. Un sentiment bien connu de haine pure naquit entre ses reins, évolua le long de sa colonne vertébrale, grimpa entre ses côtes. Il sentit un frisson naître au creux de son dos et, au prix d’un immense effort de volonté, il parvint à le réprimer. Se concentrant sur sa respiration qu’il tenta de réguler, il imagina le novice qui le fixait en tremblant, ses grands yeux d’enfant élargis par la peur de cet adulte décharné et impressionnant qu’était son meneur, sous la forme d’une dépouille attaquée par les charognards, pourrissante et puante, éventrée sur toute sa longueur, déchirée et ensanglantée. Relevant les yeux, le meneur comprit vite que le clan des Montagnes attendait plus de son meneur que de le voir fixer un apprenti en serrant les dents. Comme s’il était à peine capable de soutenir le regard choqué d’un enfant. Se forçant à combattre son dégoût envers la totalité des félins rassemblés dans le petit campement, il s’avança d’un pas raide et légèrement gauche vers son lieutenant, restant à une distance minimum qu’il ne pouvait se résoudre à faire diminuer. D’une voix rendue rauque par trop de temps passé seul dans sa tanière, il annonça qu’il se chargeait de la patrouille frontalière côté pic enneigé, et s’apprêtait à partir lorsque son second lui demanda calmement qui d’autre patrouillerait dans la journée. Se figeant, le grand félin sentit son cœur taper à grand coup dans sa poitrine. La foule autour de lui braquait ses regards sur eux, acide brûlant sur plaie béante. L’agoraphobe répondit en jetant quelques noms choisi au hasard, lançant celui d’une ancienne, inapte à patrouiller, puis prit la fuite. Il ne voulait plus qu’on le regarde. Il brûlait de cette haine profonde envers la totalité des félins du camp. Tous ces guerriers qui l’avaient jugé pour ses actes, qui l’avaient rendu coupable du viol de sa sœur, et qui désormais le regardaient avec un mélange ignoble de crainte, de dégoût, de peur et de fureur, lui donnaient l’impression d’être rien moins qu’un monstre.

Il se força à ralentir la cadence à peine arrivé en haut de la côte. Ses longues semaines d’isolement dans sa tanière de meneur avaient fait de lui un malade incapable de recouvrer ses capacités physiques d’antan. Trainant la patte désormais, il avait dû se forcer à sortir en ouvrant les yeux ce matin-là, après avoir été torturé pendant quelques jours par les souvenirs de l’assemblée toute récente, du combat féroce avec Etoile de Fourmi et surtout, ô surtout, de l’humiliation qu’il avait ressentie en peinant à maintenir le rythme lorsqu’il avait dû mener son clan au point de rendez-vous. Il choisit donc une allure calme, plus adaptée à son état actuel, et se laissa divaguer lorsqu’il fut sûr que son cœur ne le lâcherait pas en cours de route. Il détestait sentir les regards des autres glisser sur son pelage malmené. Il lui semblait qu’aucun d’entre eux n’avait réellement tourné la page sur tout ce qui avait pu se passer précédemment. Certes. Certes, il avait violée sa sœur, certes, il avait repoussé sa mère, certes, il avait fait de sa famille un champ de ruines. Tout cela était vrai, il lui fallait bien l’admettre ; mais ce n’était pas sa faute. Ce ne pouvait pas être sa faute. On ne choisit pas qui l’on devient, n’est-ce pas vrai ? Sa mère l’avait repoussé, haïs, détesté, pour la simple raison qu’il peinait à devenir guerrier. Sa sœur avait joué avec lui, lui avait fait croire qu’elle partageait son amour, et finalement avait ri de son aveuglement, sans même comprendre qu’il ne lui restait plus qu’elle, qu’elle était sa raison de vivre. Son père et son frère l’avaient détesté d’avoir fait du mal aux deux chattes éplorées, mais ni l’un ni l’autre n’avaient réellement cherché à savoir ce qu’il s’était passé. Alors ? Était-ce vraiment sa faute ? N’était-il pas, au fond, juste le monstre qu’avait créé la société ? A le considérer comme une ordure, ils avaient fait de lui une ordure. Ce n’était pas sa faute. Ca ne pouvait être que leur faute. Rassuré par cette idée, il se coupa de ses pensées et se focalisa sur sa route. Il arrivait vers le pic enneigé, et ses pattes commençaient à sentir la montée difficile du col. Serrant les dents, il se força à continuer au même rythme, et arriva à bout de souffle, les poumons en feu, au sommet.

Le temps de reprendre sa respiration, il observa le paysage.

Partout, des sommets blêmes et vierges s’offraient à son regard, scintillant doucement sous la lumière pâle de l’hiver approchant. Des pics dentelés se liaient à des crevasses sombres, opposées même des cols couverts de neige. Quelques oiseaux effectuaient des courbes parfaites, planant lentement, en lâchant un croassement sauvage. Lorsqu’il jeta un coup d’œil vers le bas, il aperçut le campement, semblant distant de mille kilomètres, et même la rivière qui serpentait le long des terres du clan du Lac avant de se jeter dans ledit lac. Au nord ouest, le bois des disparus s’étendait sur quelques hectares, et derrière, il parvenait à discerner les terres du clan de la Forêt. C’était sublime. Tout simplement sublime. Un véritable spectacle de nature sauvage et d’éléments incontrôlés.

Une lueur d’émotion s’alluma dans le regard du matou.

Vraiment, c’était sublime.
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